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  • martinefigueroa

L’insoutenable légèreté de l’annonce d’Emmanuel GRÉGOIRE


Emmanuel GRÉGOIRE, Premier adjoint à la Maire de Paris
Emmanuel GRÉGOIRE, Premier adjoint à la Maire de Paris

“Premier adjoint à la Maire de Paris en charge de l’urbanisme, de l’architecture, du Grand Paris, des relations avec les arrondissements et de la transformation des politiques publiques”, Emmanuel GRÉGOIRE a indiqué au détour d’une interview que la Mairie de Paris allait proposer au Préfet de Paris et d’Île-de-France, ainsi qu’à l’Agence Régionale de Santé, un reconfinement de trois semaines qu’il motive ainsi : la situation actuelle serait “la pire parce que ce sont des demi-mesures avec de mauvais résultats [... et] on ne peut pas s’imposer de vivre dans une semi-prison pendant des mois” ; un reconfinement permettrait “d’avoir la perspective de tout rouvrir” à son issue.


Cette annonce est inacceptable sur le fond comme sur la forme.


Inacceptable sur le fond, car l’élu - au demeurant dépourvu de la moindre compétence sanitaire dans le cadre de sa délégation - condamne le couvre-feu avancé à 18h sans certitude sur son inefficacité, tandis qu’il réclame un reconfinement de trois semaines sans davantage de certitude sur son efficacité. Quid si le reconfinement d’une stratégie « zéro Covid » n’ouvrait pas la perspective recherchée ?


Toute mesure restrictive de liberté doit être strictement nécessaire, adaptée et proportionnée à la situation. Le couvre-feu avancé présente au moins le mérite de permettre la continuité d’une certaine vie économique et sociale, là où le confinement impacte très lourdement non seulement la vie économique et sociale, mais encore la vie psychologique. En cas de doute, le bénéfice devrait donc profiter à l’option la mieux-disante - ou la moins mal-disante - pour la liberté. Une semi-prison est toujours préférable à une prison complète ! C’est une soupape contre une pression trop élevée...


Inacceptable sur la forme, car l’Exécutif parisien fait une nouvelle fois l’économie méprisante de l’indispensable concertation des parties prenantes d’une mesure susceptible de concerner des millions de Parisiens et de Franciliens, à commencer par les maires d’arrondissement d’un côté et les maires des communes voisines de l’autre. M. GRÉGOIRE est pourtant en charge des relations avec les arrondissements...


De plus, l’annonce d’une option d’une telle gravité aurait dû être faite par la Maire de Paris, non un adjoint manifestement fébrile. A moins que la pré-candidate à l’élection présidentielle ne préfère désormais déléguer les mauvaises nouvelles, voire les basses œuvres s’il s’agissait d’instaurer un rapport de forces avec le Président de la République, futur candidat à sa réélection ? Pour mémoire, M. GRÉGOIRE, c’est aussi l’élu qui, dans son intérêt successoral bien compris, pousse au crime Mme HIDALGO en l’encourageant à se porter candidate à l’élection présidentielle, trahissant ainsi la promesse faite aux Parisiens de rester Maire de Paris. C’est encore l’élu qui avait trahi ses mandants en laissant à l’été 2020 - suite à un accord d’appareils PS-EELV - la mairie du 12e arrondissement à une candidate écologiste qui n’avait pourtant obtenu que 11% des suffrages au 1er tour...


Certains décideurs politiques apparaissent régulièrement tentés par l’excès de pouvoir depuis que la crise sanitaire les a privés de la maîtrise des situations. Comme si imposer, c’était contrôler et donc se rassurer... Faisons collectivement attention à ne pas immoler notre liberté sur l’autel de politiques de gribouille !

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