Nous apprenons dans la presse que les usagers du Vélib’ devront bientôt contribuer à payer une rallonge budgétaire de 4 millions d’€ par an accordée par le Syndicat mixte Autolib’ Vélib’ Métropole (SAVM) - au sein duquel la Ville de Paris est prépondérante - à l’entreprise Smovengo qui exploite le système de vélos en libre-service disponible à Paris et dans une centaine de villes de la petite couronne.
Cette décision est d’abord une double peine puisque les usagers avaient déjà dû subir le fiasco industriel d’un an et demi (janvier 2018-juillet 2019) d’une quasi interruption de service du nouveau Vélib’ après son mauvais départ : stations partiellement ouvertes avec plusieurs mois de retard, vélos et accrochages dysfonctionnels, facturation aléatoire... Sans oublier l’interruption simultanée d’Autolib’ !
Cette décision est aussi un double standard en termes de responsabilité. Mme HIDALGO et Smovengo se trompent ... mais ce sont les usagers et les contribuables (via les collectivités adhérentes du SAVM) qui paient ! Les seconds assument la responsabilité dont les premiers se défaussent avec désinvolture ! La Cour régionale des comptes d’Île-de-France avait pourtant relevé en octobre dernier dans un rapport dédié au SAVM que “les deux crises majeures d’Autolib’ et de Vélib’ n’[avaient] pas été anticipées”. De son côté, l’entreprise Smovengo avait manifestement sous-estimé le prix de ses prestations. L’erreur serait bien sûr une faute condamnable s’il devait être avéré que la sous-estimation fût délibérée pour remporter le marché public face à JCDecaux, tout en sachant que le modèle économique proposé n’était pas viable. Quoi qu’il en soit, Smovengo bénéficiera d’une rallonge sans véritable contrepartie.
Souhaitons au moins que cette légèreté soit à double ... tranchant ! Et que les Parisiens, qui ont oublié de sanctionner la Maire sortante aux municipales de 2020, n’oublient pas de sanctionner la candidate HIDALGO à la présidentielle 2022.
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